La bande-annonce de Philomena laisse une première impression étrange et le sentiment que le film sera sombre et complexe. Un deuxième, puis un troisième visionnage permettent de mieux identifier les différents personnages ainsi que le fil conducteur de l’histoire, résumée à l’écran en quelques minutes. Mais le film n’en semblait pas moins dur et complexe. Il paraît que les premières impressions sont les bonnes. En réalité, la bande-annonce a le pouvoir de séduire le spectateur, mais également de l’induire en erreur…
Philomena relate l’histoire vraie d’une jeune Irlandaise, tombée enceinte par accident dans les années cinquante. A l’époque, elle n’est qu’adolescente et son bébé lui est arraché par les sœurs du couvant où elle est recueillie, afin d’être adopté par une famille dont elle ne sait rien. Des années après, le souvenir de son fils la hante toujours et Philomena fait le choix de faire appel à un journaliste afin de retrouver la trace de son enfant.
L’intérêt du spectateur est éveillé très tôt : le parcours des deux personnages principaux prend la forme d’une enquête intéressante et semée d’embuches, qui les mènera dans des coins reculés de l’Irlande avant de se terminer aux Etats-Unis. Le rythme semble bien maîtrisé dès le départ, cependant l’histoire s’emballe un peu trop vite à mi-parcours, avant de s’essouffler au moment de révéler les derniers éléments d’information.
Dès le début, la différence de caractère entre Philomena et Martin Sixsmith, le journaliste désabusé, est très marquée. La grande naïveté de l’une est touchante, puis finit par agacer ; le côté taciturne de l’autre donne envie d’en connaître un peu plus… puis l’absence de réponses finit par agacer également. Ces quelques défauts, ainsi que le côté un peu trop lisse et larmoyant de la réalisation finale font que le film manque de caractère et ne remplit pas tout à fait son contrat de film « complexe », comme le laissait présager la bande-annonce.
Néanmoins, Philomena vaut le détour, au moins pour ses acteurs (portés par une Judi Dench et un Steve Coogan d’une grande justesse), pour sa photographie (somptueuse et qui devrait séduire les amoureux de l’Irlande) et pour les questions de société que le film pose, sous fond historique. Si elle est loin d’être inoubliable, la dernière réalisation de Stephen Frears se laisse regarder avec plaisir.
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