Cela n’a échappé à personne, le running a la cote en ce moment ! Pratiqué depuis des années, il semble devenir de plus en plus populaire et compter de plus en plus d’adeptes. Contre toute attente, j’ai fait le pari de me lancer moi aussi et après quelques mois de pratique assez régulière, j’ai voulu vous faire part de mon expérience. Je ne me pose absolument pas en experte et je me considère toujours assez novice, c’est pourquoi je préfère que cet article soit perçu comme un simple témoignage, plutôt qu’un guide des bonnes pratiques à adopter (je me permettrai de donner des conseils lorsque j’aurai plus de pratique derrière moi !)
Pour planter le décor, j’ai toujours aimé le sport et je me rendais toujours avec plaisir aux cours d’EPS dispensés au collège et au lycée. Pendant mes jeunes années, j’ai pratiqué régulièrement l’équitation (en club et en compétition) et selon les périodes ou les années, j’ai suivi des stages de tennis et de ski. Les sports de raquette me plaisaient particulièrement et j’étais toujours partante pour un match de ping-pong ou de badminton. Je me suis essayée au basket-ball une année et l’été, je chaussais mes chaussures pour de longues randonnées en montagne. J’avais de bons résultats, j’aimais ça, bref, le sport et moi, on était assez copains.
Par contre, s’il y a bien une chose que j’avais en horreur, c’était la course à pieds. Je fuyais comme la peste les séances d’endurance, j’étais mauvaise, j’avais systématiquement des points de côté et je m’ennuyais. Mes rares tentatives pour me réconcilier avec le running se sont toujours soldées par un échec : je me lançais dans une séance, je m’arrêtais en crachant mes poumons 10 minutes après et je ne renouvelais pas l’expérience avant l’année suivante. Jusqu’à cette année, je regardais d’un drôle d’œil mes amis coureurs, qui se lançaient dans des courses ou dans des trails quelles que soient les conditions météorologiques. Pour moi, cela relevait du masochisme et je répétais à qui voulait bien m’entendre que « jamais de la vie ! » je ne m’infligerais un truc pareil. Voilà tout le bien que je pensais de la course à pieds !
La prise de conscience s’est faite cet été. A force de parcourir les blogs féminins et de lire des témoignages de filles qui s’étaient lancées, l’idée a commencé à faire son bout de chemin dans ma tête. Mais la vraie motivation est apparue quand j’ai fait ce désagréable constat : ma nouvelle vie n’allait pas du tout me permettre de conserver une activité sportive régulière. Étant donné que mon emploi du temps allait changer tous les jours et toutes les semaines, que j’allais être amenée à travailler de jour, de nuit et/ou les week-ends, je ne pouvais pas m’inscrire à un cours à heure fixe (sous peine de le louper 2 fois sur 3). L’option de la salle de sport n’était pas envisageable (rien à 20 km à la ronde et aucun attrait pour moi qui ai toujours adoré le sport en plein air). Ne restait plus que la course à pieds…
Mais ce choix ne s’est pas fait uniquement par défaut. J’ai choisi de m’y mettre en espérant regagner un peu d’énergie. Je suis tout le temps fatiguée à cause de mes horaires difficiles alors je comptais beaucoup sur le running pour me redonner vitalité, endurance et tonus ! Ça, ça a été le gros élément déclencheur. J’espérais aussi prendre un peu de poids… Oui, je sais bien que certains choisissent ce sport pour les raisons complètement opposées, mais je n’étais pas contre quelques grammes de muscle supplémentaires au niveau des cuisses.
La décision était prise, il ne me restait plus qu’à me lancer ! Et ne pas lâcher en cours de route. Pour me donner un peu de courage, j’ai acheté ma première paire de chaussures de running en juillet dernier. J’ai profité des soldes pour me faire plaisir et j’ai craqué sur un modèle léger et coloré de chez Nike : le Flex Run 2014. J’ai fait ma première sortie en pleine rue dans la foulée pour les essayer. Contrairement à avant, je n’ai absolument pas essayé de commencer sur un rythme très lent pour me ménager et je n’ai pas non plus essayé de respirer au rythme de mes foulées, comme on m’avait appris à faire. Je suis descendue de ma voiture, j’ai chaussé mes baskets et j’ai couru, sans me poser aucune question. Cette sortie m’a fait un bien fou : j’ai adoré reprendre contact avec mes muscles et mes articulations et sentir le vent contre mon visage. J’ai bien sûr été tout à fait mauvaise d’un point de vue performance (complètement essoufflée et rouge après seulement 10 minutes) mais pour la première fois de ma vie, je me sentais légère en courant. Pour la première fois de ma vie aussi, j’ai trouvé le footing agréable. Les chaussures étaient-elles magiques ?
Deux jours après, je recommençais. Dans un parc, avec un tour d’environ 2,50 km que je voulais terminer. J’ai atteint mon objectif, encore plus rouge et essoufflée que prévu, mais contente de moi, sachant que je me pensais complètement incapable de tenir plus de 10 minutes (et encore, en marchant vers la fin). C’était l’été, il faisait beau, il faisait chaud, j’avais du temps, je me sentais bien. Puis je suis partie en vacances et j’ai déménagé dans la foulée, ce qui fait que mes baskets sont restées dans un coin pendant environ 3 semaines. Hors de question pourtant de les oublier et dès que j’en ai eu l’occasion, je me suis donné un nouveau départ. Mes deux uniques séances du mois de juillet étaient déjà assez loin derrière moi, autant dire qu’en tant que débutante absolue, je repartais d’un niveau zéro. Pour me stimuler, j’ai téléchargé l’application Nike+ Running (comme à peu près tout le monde, j’ai suivi le mouvement docilement) et je dois le dire, cette appli m’a beaucoup aidée à me surpasser.
Comme je n’avais aucune endurance, j’ai commencé léger. Deux kilomètres, trois kilomètres, quatre kilomètres… Les progrès ont été très rapides, à la fois en terme de distance mais également de vitesse. Je m’étais fixé comme premier objectif de courir cinq kilomètres, ce que j’ai réussi à faire après quinze jours. Puis sept kilomètres. Puis dix kilomètres après 1 mois et demi. Les progrès continuaient et plus je m’améliorais, plus je prenais du plaisir à courir. Mon esprit de compétition s’était un peu réveillé et constater que les résultats devenaient meilleurs de semaine en semaine a clairement contribué à ne pas me faire baisser les bras. J’ai voulu courir encore plus vite, encore plus longtemps, quitte à tirer sur la corde, à terminer mes courses en cherchant mon air, les jambes tremblantes. Cela me faisait un bien fou et je commençais également à sentir les effets du sport sur mon moral, ma forme et ma silhouette.
Mais forcément, il y a un moment où les résultats stagnent un peu. Moment qui coïncide malheureusement avec le changement d’heure, la fatigue et la baisse des températures. Je savais que ce cap serait difficile à passer pour moi. Habitant en campagne, les routes ne sont pas éclairées et je ne me voyais vraiment pas aller courir toute seule dans le noir, avec une simple lampe frontale. J’ai donc dû, à contre-coeur, espacer un peu les séances. De deux à trois par semaine, je suis passée à une à deux par semaine, voire à une tous les 10 jours. Je me suis organisée différemment mais pour l’instant, je n’ai rien lâché. Alors que je ne donnais pas bien cher de ma motivation une fois passé le mois d’octobre… Par ailleurs, vu que je commençais à arriver à un plateau, j’ai pu mieux cerner mon niveau réel et cibler les points à améliorer. Sous les conseils de mes amis et de mon copain, je me suis lancée dans des séances de fractionné. Je n’ai aucun recul dessus car je m’y suis mise assez récemment, mais il paraît que c’est le détour incontournable pour qui veut s’améliorer !
Au final, après un peu moins de cinq mois de running assez régulier, j’étais très impatiente de vous raconter mon expérience. Je ne m’explique pas encore très bien comment je suis passée de fille qui ne voulait pas entendre parler de course à pied à fille qui est triste quand elle ne peut pas chausser ses baskets. Mais une chose est sûre : la personne que vous êtes maintenant n’est pas la même qu’il y a cinq ans, trois mois ou qu’il y a la semaine dernière. Un ami m’a fait réaliser que mon changement d’attitude vis à vis de ce sport pouvait très bien s’expliquer par une plus grande maturité par rapport à mon moi adolescente. Il a certainement raison.
Je n’ai pas envie de vous lancer cette phrase bateau : « si j’ai pu le faire, alors toi aussi ! », que je trouve un peu idiote et culpabilisante. Même si je ne peux pas m’empêcher de comparer mes performances à celles des autres de temps en temps, je ne pense pas que cette attitude soit très saine ni très productive. Les résultats des autres n’ont aucune importance. Mais vu le peu d’investissement en terme de temps et d’argent que nécessite le running, peut-être pouvez-vous essayer vous aussi ? J’ai trouvé le cocktaïl qui a fonctionné sur moi (une jolie paire de chaussures légères, ne plus me concentrer sur ma respiration et utiliser une application motivante), il suffit peut-être parfois de trouver le petit déclic.
Je termine cette article qui s’éternise et qui devient de plus en plus décousu avec une dernière information : je vais participer à ma première course officielle dimanche prochain, un 10 km en campagne. Je suis excitée comme une puce et j’ai vraiment hâte d’y être ! Je ne me fixe aucun objectif particulier si ce n’est celui de me faire plaisir avant tout, mais je serais très contente si je pouvais boucler le parcours en moins d’une heure. Rendez-vous la semaine prochaine pour un petit compte-rendu !
Un Souffle d'Elle
Témoignage très intéressant et surtout progression vraiment impressionnante de par sa rapidité !
Je me reconnais relativement dans ton parcours, en dehors du fait que j’ai découvert que j’aimais le sport une fois ma scolarité obligatoire terminée. L’Education Nationale m’en avait plus dégoûtée qu’autre chose.
J’ai fait un peu d’équitation (je n’étais pas douée du tout mais j’ai toujours eu un amour profond des chevaux), un peu de tennis (comme toi j’aime les sports de raquettes), pas mal de vélo et… une profonde détestation de la course à pieds ! Comme toi, de nombreuses tentatives, toujours soldées par un échec cuisant, jusqu’à l’an dernier. Je m’y suis mise progressivement mais avec nettement moins de succès que toi ! Ceci étant, j’étais assez fière de moi. Malheureusement, ma belle lancée s’est stoppée net quand j’ai perdu ma petite chatte de 3 ans en août… Là j’ai sombré au fond du gouffre et j’ai mis plusieurs mois à remonter doucement la pente. Et en janvier dernier je me suis fait bêtement une grosse entorse de la cheville avec arrachement osseux, le tout couronné d’une grosse phlébite. Bref, ça fait un bon moment que je n’ai plus fait de sport et j’ai probablement perdu ce que j’avais réussi à faire l’an passé.
Mais bon tout ça pour dire qu’en effet, un jour, on peut toutes avoir le déclic. Mais il faut vraiment que ça vienne de soi et non de l’extérieur (pression, phénomène de mode etc.).
En tout cas bravo à toi et bonne chance pour ta course !
Rhapsody in Green
Oh c’est vraiment triste ce qui est arrivé à ta petite chatte, la vie n’est pas juste malheureusement. Je sais que dans les moments difficiles, le sport m’aide à me vider la tête justement. J’espère que tu es remise de ta blessure et que tu pourras reprendre une activité physique (running… ou autre bien sûr !) En tous cas merci beaucoup pour ton témoignage, j’adore lire le parcours des uns et des autres. Bisous