Souvenez-vous, je vous parlais de mes débuts en tant qu’apprentie runneuse en décembre dernier, dans cet article. Cela fait maintenant un peu moins de 9 mois que je cours régulièrement et j’ai pensé faire un premier bilan. Cette expérience m’apporte tellement de semaine en semaine que je suis ravie de vous la faire partager.
Tout d’abord, j’aimerais revenir sur les deux courses auxquelles je me suis inscrite au cours de l’hiver. La première, je l’ai courue pour le Téléthon le 14 décembre dernier. Il s’agissait d’un 10 km sur route, en campagne, organisée dans la ville de Limésy en Haute-Normandie. C’était ma toute première course alors j’étais à la fois impatiente et un peu anxieuse de prendre le départ. Je ne m’étais pas fixé d’objectif particulier autre que de passer la ligne d’arrivée, même si j’espérais pouvoir terminer en moins d’une heure. Le jour J, le froid était glacial (il faisait -3°C quand nous avons pris la voiture pour se rendre sur place), le givre s’était installé partout, mais les premiers rayons de soleil pointaient leur nez et cela donnait un charme fou à la campagne. L’ambiance entre coureurs était bon enfant, les participants n’étaient pas trop nombreux, ce qui m’a permis de ne pas trop me faire bousculer sur le départ.
Je m’étais inscrite avec mon copain ainsi qu’avec deux amis communs. Je n’ai pas souhaité qu’ils restent à mes côtés tout le long de la course mais plutôt qu’ils se fassent plaisir en courant à leur propre rythme (bien plus élevé que le mien, évidemment). J’ai essayé de faire au maximum abstraction des autres coureurs tout le long du parcours.
Dès le début, je me fais dépasser par une centaine de personnes mais je ne me décourage pas pour autant. Je cours pour moi avant tout, mon téléphone à la main afin de me caler sur un rythme raisonnable et de ne surtout pas partir trop vite. Oui, il faudra que j’investisse dans un brassard et une montre GPS… Car pour l’instant je suis un peu ridicule avec l’iphone serré dans la main ! En tous cas les premiers kilomètres sont assez agréables. Je profite du paysage, du calme de la campagne. Je pars sur un rythme d’environ 5’40 min/km, peut-être un peu ambitieux, mais que je tiens bien jusqu’au quatrième kilomètre. Le tout début du parcours était assez plat, un peu en descente même, mais cela s’est bien corsé par la suite : bonjour les côtes ! Vers le quatrième kilomètre, catastrophe, je sens un violent point de côté en pleine montée. Je ralentis mais la douleur persiste, de manière assez intense. Je me force donc à marcher, alors que je m’étais promis de courir tout le long. Je peste et je jure (pardon à ceux qui m’ont entendue !), d’autant que je ne m’étais jamais arrêtée avant. Par chance, je réussis à relancer la machine ensuite et le point de côté s’estompe progressivement. Je me voyais déjà terminer en 1h30…
Fin de la première boucle. Il faut monter une nouvelle côte avant de pouvoir atteindre le cinquième kilomètre et je commence à avoir une petite appréhension : finir le parcours par une côte, ça doit faire mal. Mais pour l’instant, j’essaie de ne pas trop y penser. Je me sens encore bien, il me reste de l’énergie alors on continue ! Je conserve mon rythme jusqu’au septième kilomètre environ. Et puis les côtes, encore les côtes… Ça commence à être dur. Je dépasse quelques coureurs mais je ne suis plus aussi fraîche qu’au début. Huitième kilomètre, je serre les dents mais je ne lâche rien. Neuvième kilomètre, le souffle est court. Je regarde mon téléphone et je souris malgré l’effort, car le chronomètre m’indique que je devrais terminer en moins d’une heure. J’aperçois mon chéri qui me rejoint et m’accompagne pour les derniers mètres. C’est dur, j’ai envie de vomir, je commence à me sentir faible. Les bénévoles m’encouragent mais j’aperçois la dernière côte, la plus pentue et j’ai envie de pester. C’est d’ailleurs ce que je fais, je jure, je râle, j’envoie presque bouler mon chéri en lui disant que je n’en peux plus et que je vais vomir. Mais je ne lâche rien. En haut de la côte, une centaine de mètres sur sol plat me séparent de l’arrivée. Je sprinte. Je ne sais même pas ce qui porte mes jambes, mais je me rapproche d’un coureur juste devant moi. Je ne vois même pas l’arrivée, j’ai des étoiles qui scintillent dans les yeux à cause de la violence de l’effort. C’est fini. J’ai couru mon premier 10 kilomètres de manière officielle ! Je tremble d’un peu partout, à cause de l’émotion, de l’effort et du froid. Mes jambes sont lourdes, mais un grand sourire s’affiche sur mon visage. Je sais que j’ai absolument tout donné. Que cette course, avec le peu de préparation que j’avais, je l’ai courue grâce au mental. Le chronomètre officiel affiche 56’35, je suis ravie. Je termine 12ème femme et 215ème sur 245 tous partants confondus (je comprends mieux pourquoi j’ai eu l’impression de me faire doubler par absolument tout le monde, ah ah !) Au final, j’ai adoré cette expérience, qui m’a donné des ailes pour continuer.
La deuxième course que j’ai courue (et pédalée !), c’était une épreuve de Run&Bike organisée à Evreux le 18 janvier. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une course courue en binôme : il y en a un qui court pendant que l’autre pédale, et ils peuvent échanger autant de fois qu’ils le veulent sur le parcours. Le long du parcours, il y a plusieurs « points de contrôle » qui doivent absolument être passés à deux. Le reste du temps, le coureur ou le cycliste peut prendre quelques mètres d’avance sur son coéquipier. Les échanges (comprendre : le passage du VTT) sont un petit peu techniques pour ne surtout pas perdre du temps. J’étais complètement novice de ce sport, c’est pourquoi je me suis entraînée avec mon copain (mon binôme) les semaines avant à lâcher le vélo, courir à fond, récupérer le vélo sur le bas-côté, monter dessus le plus vite possible, pédaler pour le rattraper…
C’est une épreuve que j’ai beaucoup aimé faire ! Pas de chance, la météo n’était pas au beau fixe et il a pas mal plu (quelle surprise, en Normandie). Par contre, tout le parcours se situant en forêt, nous n’étions pas trop trempés. Le départ a été un gigantesque brouhaha, avec des vélos dans tous les sens. Les plus aguerris sont partis à une vitesse dingue et clairement, si on voulait se faire sa place dans les sentiers, il valait mieux s’imposer. Pourtant, les organisateurs ont différé le départ des coureurs et des cyclistes. J’ai commencé avec le vélo à la main, environ 500 mètres devant mon chéri. Il a commencé donc à courir, à fond, et nous nous sommes passés le vélo dès qu’il m’a rejointe. J’ai ensuite couru, sur environ 1 ou 2 kilomètres (difficile de me rappeler exactement), sur un rythme beaucoup plus soutenu que celui auquel je suis habituée. Et hop, j’ai de nouveau repris le vélo. A nouveau, je suis partie très vite. Trop, même, vu que j’ai complètement perdu de vue mon coéquipier (que je pensais devant moi !) et j’ai perdu un peu trop d’énergie. Premier point de contrôle, j’étais toute seule, en me demandant où il pouvait bien être parmi toute cette foule. Enfin, le voilà ! On s’est tenu la main et nous avons continué le parcours. Ensuite, nous avons été beaucoup plus réguliers. Le rythme était franchement soutenu et le vélo n’était même pas un moyen de se reposer (contrairement ce que je pensais), vu que le parcours était bien vallonné et que je devais de toute façon me caler sur le rythme de course de mon chéri. En tous cas, nous nous sommes bien amusés. J’ai pédalé un peu plus que je n’ai couru. Mon copain a géré les passages techniques en VTT pendant que je courais, vu que je n’étais pas très à l’aise sur son vélo (taille homme du coup).
Au final, nous avons parcouru 14 kilomètres. Les derniers 500 mètres ont été assez magiques. Il y avait une dernière descente finale, que nous avons faite à fond. Nous avons même dépassé un binôme que nous avons cessé de croiser tout le long de la course, cela nous a beaucoup motivés ! Passer la ligne d’arrivée était un grand moment de joie et même d’émotion. Difficile de décrire ce qu’il se passe dans nos têtes à ce moment là, mais je crois que j’étais heureuse, tout simplement. Nous avons fini peu après nos amis qui avaient également constitué un binôme homme/femme. Notre temps officiel ? 1h05’29 pour ces 14 kilomètres. Nous nous classons 76ème sur 101 partants, et 9ème de notre catégorie. Il faut dire qu’il y avait beaucoup de binômes très impressionnants, de vraies bêtes de Triathlon ! Peu importe, j’ai été ravie de découvrir ce type d’épreuve original et je recommencerais sans hésiter.
Cela fait donc plusieurs mois que je me suis mise au sport de manière assez sérieuse et régulière et cela m’apporte bien plus que je l’aurais imaginé. Physiquement déjà, j’ai un corps beaucoup plus tonique. Les muscles de mes cuisses sont joliment dessinés, mon ventre reste plat et j’ai un bien meilleur souffle depuis que je pratique. Les progrès arrivent rapidement et c’est très encourageant ! Globalement, le sport m’apporte une dose d’énergie et d’optimisme supplémentaire, qui sont un vrai plus au quotidien. Il me permet de me réconcilier un peu plus avec mon corps, m’apprend à l’écouter et le bichonner. On ne peut pas être en lutte avec son corps lorsqu’on pratique un sport : c’est notre partenaire. L’esprit et le corps doivent regarder dans la même direction.
Mentalement, j’ai compris ce que « se dépasser » voulait réellement dire. Lorsque je cours, je ne suis face qu’à moi-même et je dois souvent puiser dans mon mental pour aller encore plus loin, encore plus vite, encore plus fort. Mais le sport, c’est également des échanges, de très belles rencontres et des souvenirs inoubliables. Les montées d’adrénaline sur la ligne du départ et l’émotion lorsque celle-ci est enfin franchie sont indescriptibles. Et c’est cela, bien plus que les changements physiques, qui me rendent lentement mais sûrement complètement accro. Promis, je n’aurais jamais cru dire cela de la course à pieds il y a un an !
Je termine ce (long) bilan par quelques perspectives. Maintenant que je ne suis plus tout à fait débutante, je commence à me fixer des objectifs. Avec le printemps qui s’est bien installé, je peux enfin aller courir en fin de journée dans ma campagne, ce qui me permet de bien augmenter la fréquence des entraînements. Je me suis inscrite à la course Nike pour femmes à Paris le 7 juin prochain, un 10 km sur route. Je m’entraîne donc trois fois par semaine (idéalement) dans ce but. J’ai toujours peur d’annoncer un objectif de temps, de peur d’être déçue. Mais je serais contente de passer sous la barre des 55 minutes. Par ailleurs, j’essaie maintenant d’inclure des séances de renforcement musculaire dans mon emploi du temps. Ce n’est pas ce que je préfère, même si je me prends lentement au jeu, mais je sais que ce type de séance va devenir indispensable. J’essaie de me fixer une séance (de 15 à 45 minutes) par semaine, en alternant travail du bas du corps et travail du haut du corps. Rendez-vous en juin pour un nouveau bilan !
deltreylicious
Merci pour ce retour d’expérience !
Deltreylicious
Rhapsody in Green
Avec plaisir !