Après avoir couru le semi-marathon de Lyon en octobre dernier, j’ai eu envie de renouveler cette formidable expérience. A la sortie de l’hiver, saison pendant laquelle je me suis contentée de quelques séances régulières en endurance, le temps était venu de me donner un nouveau défi et de me positionner à nouveau sur la ligne de départ d’une course officielle. J’ai longuement hésité sur le choix de la course. Il fallait qu’elle ne soit pas trop proche dans le temps pour me laisser le temps de m’entraîner, qu’elle se situe dans une ville facilement accessible en train et qu’elle recueille suffisamment de coureurs pour que je puisse me surpasser dans une bonne ambiance. Après envisagé les semi-marathons de Paris, d’Annecy, de Nantes… c’est finalement sur Bordeaux que mon choix s’est porté.
J’adore associer le running aux voyages et je n’ai pas peur de courir à des centaines de kilomètres de chez moi. Mon amoureux partage la même vision que moi et s’est lui aussi inscrit au semi-marathon. Après avoir validé notre inscription, nos avons commencé nos plans d’entraînement respectifs, qui s’étalaient sur 8 semaines. Cette fois, j’ai pu m’entraîner correctement, à raison de 3 séances par semaine (dont 2 de type fractionnés). J’étais en bien meilleure forme que l’année dernière donc j’ai pu rapidement me caler sur un objectif de 2 heures. Les jambes ont bien bossé pendant les sorties, certaines séances ont été difficiles, mais j’ai constaté avec joie une bonne progression, me mettant en confiance à l’approche du jour J ! Vous pourrez retrouver toutes mes séances sur Instagram si vous voulez vous en inspirer.
J-1 : Découverte de Bordeaux
Petite particularité du semi et du marathon de Bordeaux : les épreuves se courent le soir. Nous sommes arrivés à Bordeaux le vendredi soir et nous en avons profité pour flâner un peu dans les rues et se faire un bon dîner. Au premier abord, gros coup de coeur pour cette ville ! Je ne connaissais pas du tout Bordeaux et pourtant, j’ai été charmée directement par ses larges rues piétonnes, ses monuments magnifiques, sa vie débordante et ses jolies petites places.
Le jour J : Quelques heures avant la course
Le samedi matin, nous avons avalé un copieux petit-déjeuner puis nous sommes allés retirer nos dossards. Comme souvent sur les grosses courses, il y avait un petit « village » avec des chapiteaux dans lesquels certaines enseignes étaient représentées (ici, I-Run, Brooks, Bio C Bon…). J’aime bien me balader entre les stands, prendre mon temps et discuter un peu avec les bénévoles. Ensuite, nous avons récupéré notre « pack de course » qui se constituait d’un sac léger, d’un tee-shirt (joli !), d’un buff et des inévitables prospectus (qui ont fini directement au recyclage). L’organisation a été super et rapide : vu qu’on avait déjà complété notre dossier avec certificat médical en ligne, nous n’avons presque pas attendu.
Le reste de la journée s’est passé au calme, dans la chambre Air BNB que nous avions réservée. J’en ai profité pour faire une petite sieste car j’avais mal dormi la nuit d’avant et je me sentais fatiguée. Cela m’a bien remise d’aplomb. Vers 17h environ, nous avons avalé un peu de riz complet, une banane et quelques fruits secs. Pas facile d’attendre ainsi le départ toute la journée… Et puis, au bon d’un moment, c’est l’heure, inévitablement !
Nous avons rejoint à pied nos SAS de départ (petite marche de 1,2 km, assez agréable pour se mettre en jambes). Je suis allée rejoindre le SAS 2h et j’ai laissé Guillaume dans le SAS 1h30… non sans avoir galéré quelques minutes à trouver ces fameux SAS, dont les panneaux étaient cachés par la foule et les barrières…
Les premiers coureurs sont partis et progressivement, nous avons avancé jusqu’à la ligne de départ, en musique. Le départ ne s’est pas fait par vagues bien délimitées, plutôt progressivement… Mais j’ai quand même pris le départ 17 minutes après les premiers.
Le jour J : La course !
GO, c’est parti ! Dès le début, je suis entourée par des milliers de coureurs qui s’élancent tous ensemble. Dans les grosses courses, c’est toujours le cas sur les premiers kilomètres et j’essaye de ne pas trop me faire bloquer. J’aperçois devant moi, à moins de 100 mètres, le meneur d’allure des 2 heures et j’essaye de le garder dans mon viseur. Pour respecter le rythme que je m’étais fixé, je suis obligée de slalomer et de doubler.
Le premier kilomètre passe à toute vitesse et le deuxième est avalé dans la foulée. Nous attaquons le pont Jacques Chaban avec sa petite montée, qui passe sans difficultés. J’essaye de relancer un peu la foulée dans la descente et de doubler tant que je le peux. Je me rends compte que ma montre sonne un peu en avance par rapport aux premiers panneaux alors j’évite de prendre du retard. Nous longeons ensuite la Garonne, un passage très agréable. Les coureurs sont tous globalement encore frais et de bonne humeur (même si certains s’arrêtent déjà, aïe). Il y a vraiment beaucoup de monde et je vois le meneur d’allure disparaître doucement au milieu de la foule… Pourtant, selon ma montre, je suis largement dans les temps alors je m’empêche de trop accélérer, au risque de me brûler les ailes.
Nous arrivons au premier ravitaillement vers le cinquième kilomètre ou plutôt… nous sommes littéralement bloqués par une masse compacte de coureurs. BIM, arrêt total. Je râle, parce que le ravitaillement a été placé sur une portion moins large du parcours, alors que nous sommes hyper nombreux. Heureusement, ça finit par se diluer un poil et je peux accéder aux stands. Deuxième déception, il n’y a que des gobelets et pas de petite bouteille d’eau. Tant pis, j’en attrape un à la volée et j’essaye tant bien que mal de boire en courant. Autant dire que je m’étouffe à moitié : tant pis, je prends le parti de marcher pour pouvoir boire correctement (sinon, c’est le point de côté assuré).
Hop, me revoilà repartie sur un rythme plus rapide pour récupérer tout le retard accumulé. Les jambes sont au top, le souffle aussi, ce qui me permet de garder mon objectif 2h en tête. Je dépasse le panneau des 6 kilomètres sauf que… ma montre a sonné les 6 kilomètres plus de 500 mètres avant ! C’est énorme et je suis un peu inquiète : à quoi me fier ? Je discute quelques secondes avec le coureur à ma droite mais visiblement, sa montre est d’accord avec la mienne… Tant pis, je prends le risque de faire confiance à mon GPS (après tout, il y avait un petit décalage lors de mes autres courses aussi, qui s’était résolu à l’arrivée). Mais 500 mètres, quand même…
A propos de panneaux, à partir du 6 ème kilomètre, ceux-ci ont eu l’air d’avoir été posés de manière un peu anarchique : en gros, absence de panneaux entre le 6ème et le 10ème, des panneaux pour le marathon du type 29ème kilomètre mais sans panneaux pour les semi-marathoniens (super, merci), un panneau au 13e ou au 15e je crois… Bref, à nouveau impossibilité pour moi de savoir si je gérais vraiment bien mon allure. Et encore, j’ai pensé à mon chéri qui lui ne possède pas de montre GPS et donc comptait beaucoup sur les panneaux kilomètriques pour courir à une allure raisonnable. Vraiment, je n’ai pas compris ce choix de l’organisation.
Bref, me voilà en train de filer tout droit vers le 10 ème kilomètre, que je franchis en 56’20 selon ma montre : super, je suis dans les temps ! Mais je ne crie pas victoire trop vite, je n’en ai pas fait la moitié et le plus dur reste à venir… Je me ravitaille aux stands avec un verre d’eau et un peu de pain d’épices. Cela fait vraiment du bien, j’ai presque chaud (mais les températures sont vraiment idéales, je me sens globalement très bien). Par contre, je suis toujours en train de slalomer dans tous les sens, d’être ralentie par certains coureurs, dépassée par d’autres plus rapides… Je suis même obligée de jouer des coudes, de crier des « pardon, à droite ! » ou « attention, à gauche ! » Du jamais vu pour moi après déjà dix kilomètres…
Après le douzième kilomètre, je n’ai plus qu’une seule idée en tête : accrocher à chaque fois le kilomètre suivant. Je profite du parcours, je lève la tête et je souris aux gens à la fenêtre (salut les enfants déguisés en Dark Vador !) et de temps en temps, je tape dans les mains des spectateurs. Les animations sont très inégales le long du parcours, mais il y a des portions où les bordelais sont venus en masse nous encourager et cela fait chaud au coeur. J’avoue que je suis tellement concentrée sur ma course et sur mon allure que je ne me rends pas bien compte de ce qui m’entoure. Pour vous dire, à moment j’ai bien entendu que l’on criait mon nom particulièrement fort et je ne me suis même pas rendue compte que c’était ma petite soeur qui m’avait aperçue ! Quel dommage de l’avoir manquée…
Les kilomètres défilent et je me sens toujours bien. Je profite des nombreuses zones de ravitaillement pour m’hydrater à chaque fois et croquer dans des bouts de pain d’épice. Ca c’est vraiment le côté génial de cette course, c’est la première fois que je vois autant de ravitaillements et ça m’a beaucoup aidée. J’ai vraiment ressenti le besoin de m’hydrater tous les trois kilomètres. A chaque fois, je suis obligée de m’arrêter pour boire avec les gobelets mais j’arrive encore à relancer par la suite.
Arrive le 15 ème kilomètre (selon ma montre, j’ai une idée assez floue de la distance réelle) que je passe en 1h25 : là encore, je suis super contente puisque je suis dans les temps. Je dépasse même le meneur d’allure que j’avais perdu depuis bien longtemps et que j’ai retrouvé… arrêté au milieu de la route en train de manger. Bien sûr, lui aussi il a besoin de se ravitailler mais cela m’a quand même fait drôle.
Je crains un peu la suite, vais-je tenir le même rythme ? On dirait bien que oui. Arrivent le seizième, le dix-septième, le dix-huitième kilomètre… Et je me sens encore fraîche. Par contre, je commence à trouver le parcours un peu pénible : beaucoup de virages en épingle à cheveu, de longs passages sur les pavés, des rues étroites et toujours une foule de coureurs de tous les côtés. La plupart ralentit et forcément, moi aussi. Je vois bien à ma montre que mon allure est moins soutenue, pourtant j’ai l’impression que je fournis toujours le même effort. J’essaye de donner quelques coups de pédale supplémentaires, mais cela n’est pas suffisant.
Une femme crie aux coureurs qu’il ne nous reste plus que 2,6 kilomètres soit moins que ce que prévoit ma montre. J’ai comme des doutes, mais cela me booste énormément ! J’aborde la côte du dix-neuvième kilomètre avec l’idée d’en terminer le plus vite possible et j’accélère ! A ce moment là, c’est dur pour tout le monde : certains coureurs marchent, d’autres sont en perte de régime… Je les encourage mentalement mais je commence moi aussi à manquer d’énergie.
Heureusement, une bonne descente me permet d’essayer d’accélérer tout ce que je peux, pour compenser les secondes perdues. L’arrivée n’est plus très loin… mais malheureusement je comprends que la femme qui nous avait annoncé 2,6 kilomètres s’était bien trompée et qu’il va falloir être courageux un peu plus longtemps. Tant pis, après le panneau du vingtième kilomètre je sais que je n’ai plus qu’à tout donner. J’accélère encore un petit coup, jusqu’à apercevoir l’arche l’arrivée : youpiiii ! A deux cent mètres de la ligne, j’essaye de piquer un petit sprint final mais, grosse frustration, impossible tellement il y a de coureurs.
Tant pis, je suis ravie d’arriver. J’arrête ma montre, qui m’annonce 2h00 et 40 secondes pour pile 21,1 km (finalement, elle avait raison depuis le début). Je suis très contente, j’ai fait une belle course sans souffrir et j’aurais pu enchaîner un 22ème kilomètre s’il l’avait fallu. Je suis bien sûr un peu triste de ne pas passer symboliquement sous la barre des deux heures mais ce n’est que partie remise. Vu que j’ai passé ces 21 kilomètres à slalomer et à m’arrêter tous les trois kilomètres pour boire dans mon gobelet, je pense que ces 40 secondes de trop s’envoleront la prochaine fois.
Je rejoins ensuite les stands de ravitaillement (nickel, rien à redire) et Guillaume qui est arrivé depuis longtemps. Je suis euphorique, comme souvent après un gros effort… les joies de la course à pied ! L’ambiance à l’arrivée est vraiment très bonne : tout le monde a le sourire, les bénévoles sont au top et la musique bat son plein. Merci Bordeaux !
Bilan
A froid par contre, je réalise que je n’ai pas passé un aussi bon moment qu’à Lyon alors que je me sentais bien mieux physiquement. J’ai trouvé très étouffant le fait d’être entourée en permanence par des milliers de coureurs. Je n’avais pas du tout la même impression à Lyon alors qu’il y avait pourtant énormément d’inscrits également. Je ne sais pas à quoi cela est dû… Par ailleurs, j’ai trouvé le parcours assez difficile : les virages très brusques et les passages étroits ont compliqué la course, tout comme les pavés et les lignes de tram qu’il fallait traverser. Bien sûr, c’est le prix à payer pour courir dans une aussi belle ville… Mais je pense que l’année prochaine, j’irai plutôt promener mes baskets dans une autre course (ou alors, que je ferai le marathon en relais par exemple). Allez, maintenant je me concentre sur mon prochain challenge : me remettre au trail !
Myrtilla
Bravo pour ce semi marathon !!! 😀 J’admire ces gens qui courent autant ! Dans dix jours je vais faire les 10km de Lausanne (Suisse), j’aurais bien voulu tenter les 20km, mais il y a beaucoup de montées, et 10 jours pour se préparer me paraît peu (je sais que je peux courir 10km puisque je l’ai fait plusieurs fois, mais 20km.. jamais). Du coup chapeau à vous !! J’ai aussi très envie de faire des semi marathons dans des villes que je ne connais pas, j’espère le faire cette année ! 🙂 Merci pour ton article très motivant !! Bisous
Rhapsody in Green
Merci ! Félicitations pour ta course, j’espère que tu vas bien t’amuser ! Pour courir pour la première fois 20 km je pense effectivement que 10 jours de préparation c’est peu. Un minimum de 1 mois me paraît bien, mais 2 c’est encore mieux ! Belle continuation, bisous !
La Licorne Poudrée
Quel article super détaillé ^^ En tout cas bravo pour ce semi marathon et ravie que notre ville t’ai plu 🙂 Moi j’ai pas pu la faire mais j’ai effectivement entendu parler de quelques couacs niveau organisation :/ c’est dommage d’être ralenti aussi souvent par les coureurs d’à côté …
Bonne chance pour les prochains 😉
Cindy
Rhapsody in Green
Merci ma belle ! Oui c’est fréquent qu’il y ait 2-3 petits couacs, c’est plus ou moins gênant selon les courses… Le prochain semi sera le bon ! Bisous
Françoise
Bonjour, super bravo pour ce semi marathon et GRANDE admiration ! Merci pour ce reportage très vivant. Belle journée
Rhapsody in Green
Merci beaucoup ! Bonne soirée 🙂
Nathalie
Bravo tu as atteint ton objectif ! C’est vrai que les soucis d’organisation / de foule sont toujours un peu agaçants, mais il est agréable de participer à des courses dans de si jolies villes !
Rhapsody in Green
Tout à fait, j’essaie de retenir le positif !
Elise
Coucou, j’ai beaucoup aimé ton compte rendu.
Tu n’as pas fait le temps que tu voulais ? Zut alors, une excuse pour refaire un semi plus tard !
Rhapsody in Green
Héhé oui tout à fait, et c’est même prévu ! Je n’ai pas encore décidé lequel par contre !
Marie Glowing Yogini
Pour moi qui déteste courir, ton compte-rendu me donnerait presque envie de m’y mettre^^ Mais bon, je crache mes poumons au bout de 5 minutes et je n’aime pas trop souffrir… C’est chouette que tu aies atteint ton objectif malgré les conditions de course !
Rhapsody in Green
C’est normal de cracher ses poumons au début, moi je ne tenais même pas 5 minutes… C’est vrai que le running c’est un peu éprouvant au début mais ce n’est pas un sport ingrat, on fait rapidement des progrès (et on peut même aimer ça 😛 )
Runner Flower
Ton article donne envie de parcourir la France pour participer à ces courses… bravo et je suis sur que la prochaine sera sous les 2 heures…
Rhapsody in Green
Merci ! N’hésite pas, coupler running et voyages est une expérience géniale ! Je rêve de m’inscrire à une course à l’étranger pour encore plus d’exotisme !