Le semi-marathon de Paris, c’est le rendez-vous de tous les coureurs en début de saison. J’ai l’impression que toute la communauté running se retrouve au bois de Vincennes début mars. En même temps, la distance comme le parcours sont mythiques, et il s’agit d’une belle façon d’aborder les objectifs du printemps. N’ayant encore jamais participé, et gardant tout de même un bon souvenir de ma petite balade pendant le marathon de Paris, je n’ai pas hésité à m’inscrire. Septembre 2017, un petit code promo sous le coude (il faut dire que les dossards sont cher payés), j’ai réservé ma place en quelques clics.
Le contexte
Au moment de l’inscription, l’échéance paraissait très loin. Je commençais tout juste à progresser et à m’habituer aux entraînements en club. J’ai voulu m’améliorer en vitesse tout l’automne et performer sur 10 kilomètres, alors le semi-marathon… Cela serait pour plus tard ! Les mois ont passé, les progrès sont arrivés (pas tout à fait à hauteur de mes espérances, mais c’est un autre débat !), la saison de cross a rythmé les longues journées d’hiver, je suis partie en vacances au ski… Et, sans que je n’aie rien vu venir, la date fatidique s’est dangereusement approchée.
Même si j’ai continué à m’entraîner 3 à 4 fois par semaine, je me suis laissée porter par mes entraînements ciblés « 10 kilomètres », sans trouver le temps d’allonger un peu mes sorties. Sauf qu’un semi-marathon, c’est long. Très long, même. Et que sans entraînement sur de longues distances, je risquais bien d’y laisser quelques plumes. En tant que mauvaise retardataire, j’ai tenté une petite sortie de 15 kilomètres 15 jours avant la date. Celle-ci est passée sans encombres, ce qui m’a un peu rassurée pour la suite. Et puis, 1 semaine avant, j’ai couru un 10 kilomètres en compétition, avec un chrono final un peu décevant.
Une grosse fatigue liée à mon travail en plus, je suis donc arrivée sur la ligne de départ avec un certain manque de sérénité. Pas de panique, j’ai décidé d’aborder cette course sans pression : le maître mot serait le plaisir, tant pis si le chrono ne suivrait pas. Et puis, à moins d’une grosse défaillance technique, j’étais de toute façon à peu près sûre de faire mieux qu’à Bordeaux, où j’avais franchi la ligne d’arrivée après 2 heures de course.
L’avant-course
Étant donné que j’ai travaillé toute la journée du samedi, il m’a été impossible de récupérer mon dossard moi-même. Heureusement, j’ai pu déléguer cette mission et il ne me restait plus qu’à me rendre à Paris avec Guillaume, qui participait lui aussi. Nous avons été très chanceux et nous avons pu nos loger à deux pas du départ : un stress en moins (et quelques minutes de sommeil en plus).
Dimanche matin, le réveil a sonné vers 6h. J’ai préparé mon petit déjeuner fétiche : une boisson chaude, deux grosses tartines de pain avec un peu de miel, un fruit. Nous nous sommes recouchés une trentaine de minutes avant de chausser enfin les baskets et de joindre nos sas.
Nous nous sommes directement mis dans l’ambiance, au milieu des quelques 45 000 autres coureurs. Cela change de nos petites courses de campagne ! J’ai retrouvé Claire avant le départ. Même sas, objectifs sensiblement les mêmes… nous allions faire un petit bout de la course ensemble. Nous avons laissé Guillaume, qui avait un objectif de 1h31, et nous avons patienté tranquillement avec les coureurs du sas 1h45.
Pas de chance avec la météo, la pluie commençait déjà à tomber et les températures étaient franchement fraîches (environ 6 degrés). Au moins, je savais que je ne risquais pas d’avoir trop chaud…
La course
Top départ ! J’enclenche ma montre et c’est parti. Le pari du jour ? Partir sur un objectif de 1h45 (soit une allure de 5’00/km) et tenir le plus longtemps possible. Dans ma tête, je me dis que ce serait bien de tenir au moins jusqu’au 15ème kilomètre et d’aviser après.
Les jambes sont fraîches, le souffle est bon, et je suis heureuse de courir. J’avale les premiers kilomètres sans aucune difficulté. Je dois même me freiner car je me rends compte que j’ai tendance à être un peu trop rapide. Claire cavale devant et j’essaie de ne pas la suivre, car j’ai bien peur de me fatiguer pour la suite. Le parcours est agréable, même si je me rends compte qu’il n’est pas vraiment plat. Les faux-plats se succèdent mais pour l’instant, ne ne me gênent pas dans ma course. Je passe au 5ème kilomètre en 24’25 (allure 4’53/km). J’ai un peu d’avance et je prends donc quelques secondes pour boire au premier ravitaillement.
Je continue ma course sur une allure toujours légèrement trop rapide, mais je me sens bien. Je dépasse Claire vers le 6ème kilomètre et je l’encourage. Il y a beaucoup de monde mais je ne suis pas obligée de zigzaguer et je peux me concentrer sur mon parcours. Lorsque je cours en compétition, j’ai bien du mal à faire attention à ce qui m’entoure. Je suis très concentrée et souvent, je ne remarque même pas les bâtiments que je croise ni les rues que j’emprunte ! Lorsque je repense à ma course, je me rappelle surtout de mes sensations, plus que du décor.
Les 10 kilomètres sont franchis après 49’28 de course, toujours avec une petite avance et avec une allure moyenne de 4’57/km. Je sais que je vais perdre cette avance, mais je suis déjà très contente de cette première partie de course. Je m’arrête au deuxième ravitaillement, avale un peu d’eau, un demi-sucre et quelques raisins secs. Comme d’habitude, je ne suis pas du tout coordonnée et je manque de m’étouffer. Il faudra vraiment que je travaille dessus !
Les premières difficultés arrivent, avec les tunnels et les successions de grosses bosses. Mon allure en prend un premier coup sauf que je n’ai aucune intention de lâcher. Je m’encourage mentalement et je m’oblige à bien accélérer dans les descentes pour ne pas perdre de secondes supplémentaires. Le temps me paraît franchement long, et je commence à avoir les jambes lourdes. Je ne me suis pas du tout entraînée dans les côtes et je n’ai pas fait de renforcement musculaire… Donc pas étonnant que je subisse un peu. Je négocie avec moi-même pour tenir au moins jusqu’au 12ème ou 13ème kilomètre, en ne dépassant pas l’allure de 5’10/km. La longue côte de Charenton au 13ème kilomètre fait un peu mal… Mais étonnamment, je m’en sors plutôt bien (mieux que dans les tunnels en tous cas).
Je passe au 15ème en 1h15’15, avec une allure moyenne de 5’01/km. Contrat rempli ! Le reste, ça va être du bonus. D’ailleurs, j’ai très soif, où est le ravitaillement ? Un peu trop loin à mon goût. Je sens que mes forces faiblissent et je préfère m’arrêter pour boire de longues gorgées. Sauf que pour repartir, c’est beaucoup, beaucoup plus compliqué. J’ai maintenant deux gros poteaux à la place des jambes, et je ne sais pas trop comment je vais les trainer jusqu’à l’arrivée. Tant pis, il faut y aller !
Les cinq derniers kilomètres sont vraiment longs, et je suis fatiguée. Mon allure dégringole et je tente de sauver les meubles, mais les jambes ne répondent pas. Je me fais beaucoup doubler, en me demandant d’ailleurs d’où viennent tous ces gens qui ont l’air particulièrement frais ! Côté moral, tout va bien. Je sais que je ne pouvais pas tenir un semi-marathon en entier à bloc alors je me satisfais de mon parcours jusque là. Par peur d’être déçue, j’arrête même de regarder ma montre – j’aurai la surprise à l’arrivée.
Et puis enfin, le bruit des encouragements augmente, la musique retentit, l’arche se dessine à l’horizon… Il est temps de sortir de mon allure confortable et d’aller piquer un petit sprint, juste pour l’honneur. Et hop, une arrivée en 1h48’03, soit une jolie progression ! Douze minutes de moins qu’à Bordeaux, et vingt-quatre de moins qu’à Lyon. Champagne !
Epilogue
Le semi-marathon de Paris est une belle course, et j’ai adoré courir dans la capitale. Tout est bien organisé, avec un mini-bémol pour les ravitaillements, où la tendance est encore trop à la bousculade. Sauf erreur de ma part, ils n’étaient disposés que d’un seul côté de la rue, et il n’était donc pas pratique de se faufiler sans se faire rentrer dedans.
J’ai trouvé le parcours plutôt exigeant, avec de nombreuses relances et faux-plats. Je pense que sur une distance comme le semi-marathon, cela reste tout à fait gérable… à condition de bien s’entraîner avant. En tous cas, je ne me suis jamais ennuyée et j’ai trouvé les animations vraiment sympa. Je crois que je referai cette course avec grand plaisir (l’année prochaine, pourquoi pas).
Concernant mon chrono, eh bien je suis plutôt contente ! Je sens vraiment que j’ai encore une bonne marge de progression, notamment avec un entraînement adapté. Il ne manque pas grand chose pour tenir l’allure sur 21,1 kilomètres et donc réaliser le chrono de 1h45 espéré ! En tous cas, je m’amuse beaucoup plus sur cette distance que sur un dix kilomètres. Et vous, quelle est votre distance fétiche ?
Ornella
Je suis impressionnée, je serais absolument incapable de faire ça.
Rhapsody in Green
Je me pensais également incapable, mais finalement dès que l’on se consacre à quelque chose on ouvre beaucoup de portes 🙂 Merci en tous cas !
alice
Ton chrono est bien meilleur que le mien! Mais ça me rassure de voir ta progression sur les différents semi, ça veut dire que si je m’entraine mieux, je pourrais peut-être essayer de passer sous la barre des 2h.
Et je vois toi aussi le dernier ravitaillement t’a paru bien long à venir, quelle idée de le mettre au 16ème, ahah. En tout cas bravo!
Rhapsody in Green
Coucou Alice, il n’y a pas de raison que tu ne progresses pas 😉
Pour le dernier ravito je crois que si un photographe avait été présent à ce moment là, il aurait capté mon regard désespéré lol. Bonne journée !
Constance
Je déteste courir mais j’adore lire tes comptes rendus de course… chercher l’erreur hihi
Rhapsody in Green
On a toutes nos contradictions hihi 😉 Bisous
Elise
Bravo, quelle progression ! (Vive les entraînements au club d’athlé !)
Le 1h45 tu l’auras laaaarge avec le bon entraînement, si tu fais 1h48 sans. Y’a plus qu’à.
Je trouve aussi que le semi c’est plus cool à courir que le 10.
Bon courage avec les ravitos 😉 Pour une idée de coordination, je fais dans cet ordre là : je prends un gobelet d’eau, et un sucre et des raisins dans l’autre main. Je bois l’eau et je jette le gobelet, je retourne courir, et en courant je mange le sucre, puis je picore au fur et à mesure les raisins secs que j’ai gardés dans la main. Je ne sais pas si c’est la meilleure technique parce que après j’ai les mains collantes (sucre + transpiration, miam !) mais en tout cas ça marche …
Rhapsody in Green
Merci Elise ! Oui, vive l’athlé, c’est fou comment ça change tout.
Pour les ravitos, je fais exactement comme toi, mais je trouve que croquer dans un sucre après me donne un peu trop soif… Et tout pareil pour les mains collantes. Je crois que la prochaine fois, je prendrai un petit sucre et une compote avec moi, que je mangerai avant le ravito pour pouvoir boire juste après. A tester !
Myrtilla
Ton chrono est vraiment incroyable ! Rien que de passer les 10km ou 5km avec ton chrono, j’y rêve ahaha mais il y a vraiment beaucoup de côtes chez moi, du coup un 10km à plat… je l’ai encore jamais fait ^^ mais j’ai une course en avril que je fais depuis 2-3 ans, je la referai pour voir si je me suis améliorée (ou pas) 🙂 En tous cas vraiment bravo pour ta course, tu déchires je trouve, même en côtes !! 😀
Rhapsody in Green
Merci beaucoup ! C’est vrai que ce n’est pas facile de travailler sa vitesse avec le dénivelé, mais dis toi que les côtes sont un très bon entraînement. Les parcours plats vont te paraître super faciles ensuite ! Hâte de suivre tes progrès 🙂