Un premier marathon : entre bons souvenirs et la peur de se lancer à nouveau
L’année dernière, je suis devenue marathonienne pour la première fois. J’avais choisi Paris comme ville pour parcourir ces 42,195 kilomètres et je garde un excellent souvenir du parcours. Même si ma course a été très, très compliquée, je n’ai pas regretté une seconde de m’être lancée dans l’aventure. D’ailleurs, quelques heures après avoir franchi la ligne d’arrivée, je pensais déjà à la prochaine édition ! J’avais une revanche à prendre sur ma performance décevante mais surtout, j’avais envie de prendre du plaisir tout le long de la course – chose qui m’a un peu manqué l’année dernière, tant j’ai dû serrer les dents jusqu’à l’arrivée.
Finalement, je ne me suis pas encore fixé de date pour mon prochain marathon. Je veux vraiment que celui-ci soit magique et je cherche encore LA course parfaite et le bon moment. J’estime que j’ai encore quelques progrès à faire et je préfère attendre de me sentir vraiment prête. Je crois que le déclic pour mon second marathon va être un peu plus long à venir que pour mon premier… Maintenant que je sais à quoi m’en tenir, je tiens à en garder de très bons souvenirs.
Par contre, je continue d’être complètement fascinée par cette distance mythique. Le fait d’avoir couru un marathon n’a absolument pas désacralisé cette épreuve, bien au contraire. C’est tellement dur que je suis très, très admirative de tous les finishers, qu’ils mettent 2h30 ou 6h. J’adore suivre les préparations des coureurs sur Instagram, lire les compte-rendus de course…
Il y a une telle émotion véhiculée autour de cette course, et je la revis à chaque fois intensément à travers les expériences des autres.
Alors lorsque mon amie Elise et ma belle-soeur m’ont annoncé qu’elles participeraient à l’édition 2018 du marathon de Paris, j’ai tout de suite eu envie de venir les encourager ! L’année dernière, Elise avait couru une portion de la course avec moi, et cela m’avait fait beaucoup de bien d’avoir un peu de soutien. A mon tour de lui rendre la pareille !
Être supporter : bien s’organiser
✔︎ Conseil numéro un : ne faites pas comme moi et ne vous organisez pas à la dernière minute ! Le marathon de Paris, c’est 50 000 coureurs, probablement autant de spectateurs… Donc les rues et les logements de Paris seront littéralement pris d’assaut. Si vous n’êtes pas parisien(ne), pensez à réserver un peu à l’avance. On trouve énormément de chambres et de petits appartements sur Air BnB (25 euros de réduction en passant par ce lien) mais à la dernière minute, vous n’aurez pas forcément le choix de l’emplacement – et les prix peuvent vite grimper.
✔︎ Conseil numéro deux : oubliez la voiture. Si possible, rejoignez Paris en train et effectuez tous vos petits trajets à pied et en transports en commun. Se garer dans Paris le week-end du marathon relève d’une épreuve de force, sans parler du prix du parking qui pique un peu. En plus, il fait souvent beau… Alors profitez-en pour vous vous balader à pied !
✔︎ Conseil numéro trois : bien choisir l’emplacement de son logement. Essayez de choisir un logement soit pas trop éloigné du point de départ (mais il faudra alors s’y prendre bien à l’avance), soit pas trop loin d’un point de rencontre stratégique – que vous aurez défini avec vos proches qui courent ce jour là.
✔︎ Conseil numéro quatre : si vous êtes venu encourager vos proches, étudiez-bien le parcours avant. Repérez les portions du parcours qui ne sont pas loin les unes des autres. Par exemple, les coureurs passent deux fois près de la place de la Bastille, aux kilomètres 5 et 22. Evitez l’effet de surprise, il y a tellement de monde qu’il est très facile de se manquer… Convenez avant d’un point de rendez-vous. Évitez également de vous poster près d’un point de ravitaillement. C’est la cohue, il sera compliqué de vous retrouver ! Enfin, essayez également de choisir un point de rendez-vous en deuxième partie de parcours. C’est la plus compliquée et les encouragements seront plus que bienvenus !
✔︎ Conseil numéro cinq : soyez visibles ! Pancarte, tee-shirt coloré, ballons… J’insiste encore, mais il n’est pas facile de repérer son coureur préféré. Cette année, grâce à l’application de tracking, il a été possible de suivre très facilement l’évolution des coureurs sur le parcours. Par contre, n’oubliez pas que le coureur, lui, ne sait pas où vous en êtes !
✔︎ Conseil numéro six : si vous prévoyez de courir une portion du parcours, arrivez équipé. Petite bouteille d’eau (avec embout pratique pour boire), quelques ravitaillements (fruits secs, sucre, pâtes de fruits…) Il fait souvent très chaud (mauvais souvenir ? ahah !), « votre » coureur sera super content de pouvoir se rafraîchir entre les ravitaillements. Prévoyez également ce qu’il faut pour vous ; après tout… vous courez aussi !
Mon expérience sur le parcours
A mon tour de raconter mon « deuxième » marathon de Paris… mais côté supporter, cette fois ! Le jour J, nous nous préparons avec Guillaume : lui viendra soutenir sa sœur et moi, je courrai la partie finale du parcours avec Elise. Je suis excitée comme une puce et je meurs d’impatience de courir dans la capitale. Je pars avec un peu d’avance de l’appartement pour me poster au kilomètre 23. Heureusement que j’ai repéré l’endroit la veille…
En attendant Elise, je m’empreigne de l’ambiance. Il fait déjà bon, les températures sont très agréables (pour les spectateurs) et je commence timidement à encourager les coureurs que je croise. C’est très important de pouvoir montrer son soutien, alors je fais de mon mieux pour crier les noms que je lis sur les dossards. En parallèle, je suis la progression d’Elise sur l’application officielle. Elle est bien régulière et je sais donc vers quelle heure je devrais la retrouver. J’ai environ 30 minutes devant moi, à profiter du soleil.
Quelques minutes avant de la retrouver, je commence à me concentrer pour ne surtout pas la louper. Je reste confiante, car il n’y a pas beaucoup de spectateurs au kilomètre 23, et je reste pile sous le panneau pour faciliter la chose. Enfin, je l’aperçois au loin, avec son ballon Laurette Fugain. Je saute parmi les coureurs, un peu comme un imposteur, et je commence ma course. Elise est en pleine forme, et nous papotons tranquillement. J’ai le sourire jusqu’aux oreilles et je suis vraiment heureuse d’être là.
Nous nous dirigeons vers les quais, un passage assez difficile avec beaucoup de relances. Dans les tunnels, l’ambiance est excellente, avec musique à fond et animations. Nous diminuons un peu l’allure pour que ce ne soit pas trop dur à encaisser. Il fait chaud et je garde en permanence une petite bouteille d’eau, que je passe à Elise lorsqu’elle en a besoin.
Nous arrivons au 30ème kilomètre et j’ai une petite appréhension : comment va Elise ? Est-ce que ses jambes tiennent le coup ? Symboliquement, nous passons « le mur » et bientôt la barre des trois heures de course. Sauf que tout va bien, pas de difficultés majeures pour elle. Au contraire, nous relançons l’allure, c’est très bon signe ! Je suis impressionnée par sa concentration et sa performance, mais le plus dur reste à venir.
Je fais de mon mieux pour l’encourager, pour courir aux ravitaillements lui ramener de l’eau. Les températures continuent de grimper et je ne suis pas tout à fait dans ma zone de confort non plus. Mais le parcours est très chouette, et de nombreux souvenirs reviennent à ma mémoire. La vilaine côte vers le 34ème notamment, à peu près à l’endroit où Elise m’avait quittée l’année dernière – et où ma migraine ophtalmique battait son plein.
Nous continuons notre course et j’essaie de continuer un peu la conversation tout en gardant un œil sur l’allure. J’essaie d’être régulière, de ne pas accélérer… même si Elise gère parfaitement de son côté. J’ai plus l’impression d’être accompagnatrice qu’autre chose. Mais je sais que rien que ça, c’est précieux pour le moral ! Au fur et à mesure du parcours, cela devient plus difficile… Elise lance une playlist sur son téléphone pour se donner du courage. Je commence un décompte des kilomètres et je lui lance un maximum d’encouragements à chaque fois qu’elle franchit un nouveau panneau.
Dans le Bois de Boulogne, nous conservons le même rythme régulier, même si les jambes fatiguent. J’ai un petit coup de mou aussi vu que je n’ai rien mangé – Elise me sauve avec une demi pâte de fruits. Cela me permet de continuer ma course sans risquer l’hypoglycémie. Je pensais pouvoir attraper un sucre aux ravitaillements, mais je n’en ai pas eu le temps.
Enfin, la fin du parcours se dessine. Il ne nous reste plus qu’à rejoindre l’avenue Foch… Elise va devenir marathonienne ! Je suis obligée de la laisser peu après le kilomètre 41. A ce moment là, j’ai une totale confiance en elle. Elle a géré comme une chef, sans se plaindre une seule fois… Je lui souhaite bonne chance et de savourer au maximum le passage de la ligne d’arrivée. Elle peut être très, très fière d’elle !
De mon côté, je continue de trottiner, côté trottoirs cette fois. Je rejoindrai ma championne après son arrivée, pour la féliciter de vive voix. Elle termine en 3h56, je suis tellement heureuse et fière. Quelle belle performance !
Épilogue
Après avoir laissé Elise se remettre de ses émotions, j’ai attendu l’arrivée de la sœur de Guillaume. Partie dans un des derniers SAS et accompagnant un de ses amis pas très sportif, elle a terminé parmi les derniers coureurs. J’ai pu constater que l’ambiance n’était plus tout à fait la même. Beaucoup, beaucoup de coureurs très marqués par l’effort, beaucoup de personnes qui marchaient (même à deux cent mètres de l’arrivée)… Les bénévoles étaient même en train de ranger les barrières, alors qu’il restait un bon nombre de coureurs.
Cela m’a rappelé à quel point le marathon est une épreuve difficile, et éprouvante. On a beau se préparer au mieux (ou pas, d’ailleurs), on ne sait jamais trop ce qu’il va se passer le jour J. Si vous avez l’occasion d’encourager les derniers coureurs, faites-le ! Ils font partie de ceux qui en ont le plus besoin.
De mon côté, j’ai vécu une très belle expérience. Bien meilleure que mon expérience de marathon quasi en solo, d’ailleurs. Les enjeux n’étaient pas les mêmes… Mais j’ai été bien plus émue et fière de pouvoir accompagner Elise jusqu’à la ligne d’arrivée, que de la franchir moi-même il y a un an. Je n’hésiterai pas une seule seconde si c’était à refaire !
Et vous, avez-vous déjà joué le rôle de supporter lors d’une course officielle ?
Elise
Coucou 😀
Trop bien de revivre la course avec un autre point de vue.
Je voulais te dire encore merci de m’avoir accompagnée ! Vivre un premier marathon c’était déjà fou, partager ce moment c’était encore mieux. Tu as été un super soutien, quand c’était dur à la fin tu m’encourageais et tu me donnais confiance, ça faisait vraiment du bien. Sans parler du soutien logistique aux ravitos, c’était un luxe ^^
Je suis ravie d’avoir vécu un premier marathon avec toi, non pas une, mais deux fois ! En plus je m’étais inscrite en grande partie parce que j’avais adoré t’accompagner l’année dernière 😉 (tout ça c’est ta faute.)
Je suis contente que tu aies passé un bon moment ! En espérant que tu trouveras LE marathon pour ton retour sur la distance, et que ce sera au moins aussi cool 🙂 En attendant tu es une super coach.
Rhapsody in Green
Merci beaucoup pour ton petit mot, c’est adorable. Eh oui, c’est la deuxième fois que nous vivons un marathon ensemble… Le début d’une série ? ^^ En tous cas c’était une très belle expérience pour moi. Je me reconvertirai peut-être en coach lol.