Lorsque j’ai commencé la course à pied, je m’y suis mise toute seule dans mon coin. Mon emploi du temps très variable ne me permettait pas de rejoindre un groupe d’entraînement et la course était le sport qui m’offrait le plus de liberté. Je courais très souvent seule, plus rarement avec mon amoureux ou avec des amis. Avec le temps qui est passé, je me suis investie de plus en plus dans cette discipline. Je courais en moyenne deux fois par semaine, parfois trois lorsque je préparais une compétition. J’ai continué comme cela pendant environ trois ans, jusqu’à courir mon premier marathon.
Malgré une préparation assez sérieuse, ce fameux marathon ne s’est pas passé comme je l’espérais. J’ai eu beaucoup de mal à le terminer, et j’ai vu mon niveau chuter après la course. C’est un passage assez classique mais pour moi, cela a été comme un électrochoc. J’ai réalisé que suivre des plans tout faits sur Internet, c’était bien… Mais que suivre les conseils d’un coach, c’était certainement mieux !
Avec Guillaume, nous avons donc contacté l’un des entraîneurs du club de notre ville et nous avons commencé les séances dans la foulée. Aujourd’hui, cela fait un an et demi que je cours en club, et je profite de cet article pour vous faire part de mon expérience.
Comment s’inscrire en club ?
Je vous conseille de repérer sur Internet les clubs d’athlétisme qui existent autour de chez vous. Les sites Internet peuvent être parfois un peu vieillots donc vous ne trouverez pas toujours toutes les informations nécessaires. L’idéal, c’est de passer pendant les heures d’entraînement et de discuter avec le coach et les athlètes. Début septembre, il y a souvent des portes ouvertes et des présentations des différentes disciplines. C’est l’occasion de faire une ou deux séances d’essai !
Généralement, il existe des plages horaires pour les entraînements type sprint ou demi-fond, et pour les entraînements de fond (pour toutes les courses sur route, trail etc également appelées courses « hors stade »). La course à pied étant très populaire, vous trouverez certainement un groupe d’entraînement ! N’ayez pas peur de ne pas être à la hauteur. Il y en vraiment pour tous les niveaux.
L’inscription en club s’accompagne d’une demande de licence FFA, type loisir ou compétition. La licence loisir vous permet quand même de vous inscrire à des courses, mais pas aux interclubs ni aux championnats. Le prix dépend de votre club. Je paye pour ma part une petite centaine d’euros à l’année (120 euros dans mes souvenirs). Je trouve cela hyper correct, vu tout le travail fourni par mon entraîneur.
En contrepartie, vous avez accès aux infrastructures du club et notamment… à la piste d’athlétisme. Ce qui est bien sûr très pratique pour s’entraîner avec précision. Vous aurez également la joie de porter les couleurs de votre club lors des événements. Certains maillots sont affublés de couleurs plus ou moins hasardeuses… Je n’ai clairement pas tiré le gros lot avec mon maillot rouge et vert, mais cela fait partie du jeu !
Les entraînements personnalisés
On trouve de nombreux plans d’entraînement sur Internet. Ils ne sont pas forcément mauvais mais ils présentent plusieurs défauts. Déjà, ils ne sont pas adaptés à chaque coureur – or nous avons tous des profils très différents. Ensuite, ils ne tiennent pas compte de notre passé de sportif, de notre état de forme, et ne s’inscrivent dans aucune logique particulière à l’année. Ils peuvent être intéressants pour préparer une compétition particulière, mais pas tellement pour progresser sur du long terme.
Avec le club, le coach s’adapte à chaque profil, et finit par très bien connaître ses athlètes. Chaque semaine d’entraînement est personnalisée et tient compte des progrès réalisés au fur et à mesure. Mon coach n’envoie jamais l’entraînement plusieurs semaines à l’avance. Je n’obtiens le plan d’entraînement que semaine après semaine, car les chronos et les exercices proposés peuvent changer en fonction de la réussite (ou non) des séances précédentes. Pas la peine de trop anticiper. On se laisser porter au fil des semaines.
Pour autant, les séances sont souvent partagées avec les autres athlètes. L’entraîneur fait des groupes en fonction des niveaux, attribue différents chronos à réaliser, et peut changer les exercices et le nombre de répétitions en fonction de la course préparée. Mais il faut garder à l’esprit que cela reste des entraînements en groupe, et que nous sommes donc plusieurs à faire la même séance, le même jour. Pour un suivi encore plus poussé et personnalisé, il faut se tourner vers un coach sportif personnel.
L’esprit d’équipe
La course à pied est un sport individuel, mais je trouve que cette discipline permet de partager tellement de choses. Courir en club, c’est se créer de très belles opportunités. On se trouve des copains de galère, on repousse ses limites à plusieurs, on s’encourage… Je n’en ferai bien sûr pas une généralité, mais je n’ai rencontré aucun esprit élitiste. Au contraire, tout le monde a sa place, rapide ou moins rapide. Et tous sont encouragés et félicités.
Lorsque j’ai commencé, nous n’étions pas beaucoup dans mon groupe d’entraînement : environ 6-7 athlètes réguliers. En une année, le groupe s’est agrandi de manière assez spectaculaire. Nous sommes maintenant plus d’une vingtaine ! Il n’y a malheureusement pas beaucoup d’athlètes féminines (nous sommes 5), mais je serais ravie que d’autres femmes nous rejoignent. Je crois que la très bonne ambiance qui règne entre nous fait parler d’elle et que c’est pour cela que nous sommes si nombreux aujourd’hui. Je vis en campagne, donc bien sûr, il faut remettre les chiffres dans leur contexte.
Enfin, la course à pied en club m’a également permis de nouer de nouvelles amitiés. Je vois parfois certains coureurs en dehors du cadre de l’entraînement et on ne manque jamais une occasion de trinquer un coup après une belle course !
Des progrès au delà de mes espérances
Initialement, je me suis tournée vers le club pour progresser. Et les résultats ont largement dépassé mes attentes ! Avant de rencontrer mon coach, je courais un 10 kilomètres en 54 minutes et un semi-marathon en 2 heures. J’avais comme objectif de courir 10 kilomètres en 50 minutes, ce qui me paraissait déjà un très, très beau défi. Quelques mois après, je battais tous mes records : 22’30 sur 5 km ; 47 minutes sur 10 km ; 1h48 sur semi-marathon.
Mais ces chiffres ne sont pas tellement révélateurs de mes chronos à l’entraînement. Qui laissent présager des résultats un peu meilleurs en compétition. Eh oui, je n’ai malheureusement pas très bien géré mes courses cette année et j’ai donc été un peu déçue malgré tout. Ce sont donc plutôt les séances d’entraînement qui m’ont vraiment fait prendre conscience de la progression. Les beaux trails réalisés cet été, avec de super sensations et de jolis classements à la clé ont également été de très belles récompenses.
Bien sûr, tout ne s’est pas fait sans travail. Je me suis sentie un peu surévaluée par mon coach au début et les premières séances de fractionnés ont été très difficiles. Je n’arrivais ni à tenir les allures demandées, ni à terminer les séances. J’ai persisté malgré tout et après 3 mois de travail, j’ai commencé à prendre le rythme. Malgré tout, les entraînements restent très difficiles et exigeants. Je dois composer avec les périodes de doute et de découragement, qui sont inévitables. Et puis, j’apprends également à bien écouter mon corps, qui a parfois du mal à suivre le rythme. Tout est une question d’équilibre : mais pour moi, le jeu en vaut largement la chandelle !
Cap sur la deuxième année
Vous l’aurez compris, m’inscrire en club est une décision que je ne regrette absolument pas ! J’ai trouvé avec le club beaucoup de motivation et j’ai enfin été très régulière sur une année complète. Lorsque l’on commence à progresser et à sentir son corps devenir plus fort, plus rapide et plus endurant… C’est grisant !
Je repars donc bien évidemment sur une nouvelle année de running en club. Je garde en tête les objectifs chronométriques que je n’ai pas pu atteindre l’année dernière et j’espère me sentir enfin fière de moi. Mais cette fois, je prendrai les choses différemment. Suite à quelques soucis de santé récents, j’ai pris conscience de l’importance fondamentale du repos et de l’écoute de soi. Donc d’abord le sommeil et la récupération ; les compétitions ensuite !
A relire : Mieux comprendre la micronutrition
Et vous, quelles sont vos habitudes de course ? Envisagez-vous de courir en club d’athlétisme ?
Elise
Hey très bonne idée d’article ! J’ai eu une expérience similaire avec le club d’athlé, et comme toi je trouve ça super motivant.
Ça m’a apporté des rencontres, je peux ENFIN papoter running (soyons honnêtes : mes collègues s’en fichent), je ne suis plus toute seule au départ des courses.
J’ajouterai aussi que faire le fractionné à plusieurs permet de se pousser beaucoup plus loin (je ne vais pas m’arrêter si les autres continuent). Je te rejoins sur les plans d’entraînement : c’est bien pour préparer une course mais du coup j’avais tendance à tout arrêter une fois que le plan était fini, alors que là j’ai un entraînement continu sur toute l’année, ça n’a rien à voir niveau progrès.
Et puis aussi (je ne m’arrête plus), avoir un créneau à heure fixe permet d’être régulier : pas de question à se poser, pas de possibilité de remettre à plus tard. Je n’ai rien à préparer, je me pointe à l’heure et je suis les autres, c’est très sympa aussi.
Bref que du bon 🙂
C’est super que ton club se soit agrandi ! 5 ça ne fait pas beaucoup de filles, il faut les garder 😉
Nous on a un groupe « loisir » ou il n’y a quasiment que des filles, et un groupe « compétition » avec seulement quelques filles … les clichés ont la vie dure.
Je te souhaite plein de fractionnés qui tuent et de belles courses pour ta deuxième année.
Rhapsody in Green
Ahah oui, c’est tellement vrai ! Le blabla running n’intéresse que les runners, en effet ! Et puis les collègues bien attentionnés qui n’ont aucune idée de la valeur des chronos… hum ! C’est vrai aussi pour le fait de se pousser vraiment plus, ça stimule d’avoir quelqu’un devant soi. Et pour les clichés sur les filles, oui, c’est triste… Sur les 5 nous sommes que 3 à être là dans l’optique de vraiment progresser, les autres c’est plus du loisir. Enfin dans tous les cas, tout le monde a sa place et je trouve ça top. J’ai vraiment hâte de voir ce que l’année 2019 me réserve (coucou le marathon). Bisous
Marie E.
Un article très intéressant à lire, merci pour ton partage d’expérience Astrid !
Je t’avoue que l’idée de m’inscrire à un club m’a traversé l’esprit pour la préparation de mon premier marathon. Mais plusieurs « obstacles » remettent en question cette décision. Déjà je n’ai pas d’horaires fixes et je peux finir à 21h n’importe quel jour de la semaine (un peu compliqué lorsque les entrainements sont à jour et heur fixes…), mes syndromes fémoro-patellaires « m’handicapent » pas mal du côté des séances de type fractionné (je me suis toujours blessée après m’y être essayé…) et je me demande si je pourrais gérer une préparation aussi pointue, moi qui aime varier et notamment aller à la salle de sport.
Que penses-tu de tout ça toi qui es en club ? Tu arrives à gérer tes diverses activités sportives ? Comment gérer les blessures, les emplois du temps, etc ?
Merci encore pour cet article en tout cas.
A bientôt,
Rhapsody in Green
Coucou Marie, je comprends bien tes freins à t’inscrire en club car à vrai dire… j’avais les mêmes. Notamment au niveau des horaires : j’ai un boulot prenant et je ne sais jamais quand je terminerai ma journée. En tous cas, je finis toujours beaucoup trop tard pour espérer être à l’heure à l’entraînement. Donc je vais au club sur mes jours de repos, une fois par semaine, parfois deux. En fait, courir en club ne veut pas forcément dire faire TOUS les entraînements avec le groupe. A mon sens, il faudrait y aller au moins une fois par semaine pour que cela puisse faire sens quand même 🙂 Mais tout le monde a sa vie et c’est complètement « acquis » que certains jours, tu ne peux juste pas tout faire !
Au niveau organisation, c’est honnêtement très compliqué pour moi. Je dois jongler entre journées de boulot interminables et gros besoin de sommeil. Donc je me force souvent à aller courir le soir (seule), souvent vers 20h. Cela demande une grande dose de motivation et franchement, c’est dur dur ^^ (même si je ne regrette jamais). Cette année, je mise vraiment tout sur l’écoute du corps et je ne me pousse pas à fond si je sens que le corps ne suit pas. Donc je lève le pied sur les autres sports quand j’en ai besoin et je n’ai donc pas de routine très figée, en dehors de mes 3 séances de course minimum.
Pour les blessures, cela rejoint un peu ce que j’ai écrit plus haut. Beaucoup d’écoute et de progressivité dans les entraînements. Plus une alimentation adaptée bien sûr. Je sais que tu fais pas de mal de renfo et de yoga, cela doit beaucoup t’aider et prévenir tes blessures. A mon humble avis, je crois que ce n’est pas forcément le fractionné en lui-même qui cause des blessures, peut-être juste l’augmentation de volume/intensité de manière un peu brutale. Le corps est formidable, il s’adapte. Commence peut-être dès maintenant à augmenter un peu l’intensité, afin d’aborder ta prépa marathon sereinement ! 🙂
D’ailleurs si tu veux mon témoignage sur mes erreurs lorsque j’ai préparé mon premier marathon, n’hésite pas à relire les anciens articles. Je les ai relus récemment et je trouve tout beaucoup plus clair dans ma tête maintenant, alors que j’avais l’impression de bien faire. J’ai hâte de suivre ton aventure marathon en tous cas !