Je l’ai tellement attendu, ce deuxième trimestre ! Sur le papier, il présentait toutes les qualités : la disparition des nausées, un regain d’énergie… On en parle souvent comme de la meilleure période, de l’état de grâce de la grossesse. Avec toutes les petites misères du premier trimestre, j’étais impatiente de reprendre possession de mon corps et de me sentir enfin mieux. Comme pour le premier article, je vais revenir sur ces derniers mois en toute transparence. Comme vous pouvez vous en douter, j’ai de nouveau ressenti un décalage entre les belles promesses et mon ressenti réel. Néanmoins, c’est également la période à partir de laquelle la plupart des dangers sont écartés. L’aventure est devenue plus concrète et j’ai commencé doucement à me projeter.
Mes symptômes pendant le deuxième trimestre
J’ai été très malade et nauséeuse pendant toute la première partie de ma grossesse. A tel point que j’ai compté chaque jour du calendrier me rapprochant du début du quatrième mois. On m’avait promis que les nausées cesseraient du jour au lendemain, comme par magie. Je tiens à dire qu’il y a arnaque ! Mon état a en effet commencé à s’améliorer, mais de manière progressive : j’ai cessé de vomir (ce qui est déjà bien agréable), mais les nausées ne se sont vraiment estompées qu’à partir de 3 mois 1/2 de grossesse environ. Évidemment, cela a été un immense soulagement. Il faut savoir que pour certaines femmes, elles persistent pendant toute la grossesse.
Je n’ai pas retrouvé l’appétit tout de suite. Globalement, j’ai conservé longtemps le sentiment d’être privée de mes sensations côté digestif. J’ai continué à souffrir quelques nuits d’un estomac trop lourd et douloureux, avec en bonus l’arrivée des reflux à partir du cinquième mois. Certaines nuits ont été clairement compliquées à cause de cela, mais j’ai trouvé mon sauveur : le Gaviscon !
Ce qui a été le plus difficile pour moi, c’est de gérer mon immense fatigue. Celle-ci n’est jamais véritablement partie (à part peut-être quinze jours un peu plus actifs début décembre). J’ai pourtant l’habitude de la fatigue chronique, mais j’ai terminé ce deuxième trimestre dans un véritable état d’épuisement. Six mois de brouillard pendant lesquels j’ai essayé de maintenir la barque (mon travail) à flot. Un vrai parcours du combattant ! J’aurais peut-être dû m’écouter un peu plus, mais il est difficile de faire des choix pour soi sans culpabiliser.
Enfin, j’ai également commencé à souffrir d’autres petits maux. Le mal de dos, déjà. Assez fréquent pendant la grossesse, malheureusement pour mes lombaires déjà bien sollicitées par mon matelas trop vieux et de mauvaise qualité. J’ai investi dans un coussin de maternité au top, qui me soulage bien lorsque je suis en position assise. Plusieurs maux de tête et migraines ophtalmiques ont également fait leur apparition. J’y suis déjà sujette en temps normal mais les hormones n’ont rien arrangé. Pour terminer, j’ai fait l’expérience d’un syndrome moins connu : celui des jambes sans repos. Le soir, en position assise ou allongée, mes jambes sont prises de fourmillements, voire de spasmes incontrôlables. Cela a l’air impressionnant comme cela, mais cela n’est en réalité pas dangereux ni douloureux (juste très désagréable). Dans mon cas, cela est aggravé par une carence en magnésium et Fer.
Globalement, tous ces symptômes ont été quand même plus faciles à supporter que ceux du premier trimestre (qui ne me laissaient aucun répit).
Les changements physiques
Je crois que j’avais hâte de voir mon ventre s’arrondir. C’est un peu la récompense après les premiers mois tumultueux, pendant lesquels la grossesse est peu visible de l’extérieur ! Dès le quatrième mois, cela a commencé à bien se voir. Sur les mois suivants, mon ventre a grossi vraiment vite. Cela m’a surprise, surtout pour une première grossesse. Mais je l’aime bien, ce ventre rond et tendu. J’espère juste qu’il ne sera pas trop volumineux sur la fin !
Ma prise de poids a continué sa course folle, à tel point que j’appréhende maintenant un peu de monter sur la balance. A la fin du deuxième trimestre, j’avais pris environ 11 kg. Cela rentre dans une prise de poids assez standard (enfin, bien dans le haut de la fourchette quand même !), mais cela reste vertigineux. La majorité des femmes prennent beaucoup de poids sur les trois derniers mois de grossesse. J’aimerais limiter un peu la casse, même si j’ai peu de contrôle dessus. Mon alimentation est toujours végétarienne et équilibrée, avec des touches sucrées sans excès. Je mange même moins qu’avant ! Je suis plus vite rassasiée et je n’ai plus toutes les dépenses caloriques liées au sport.
Forcément, ma silhouette n’est plus la même et je sens que certains mouvements sont plus difficiles. Se baisser, se tourner dans le lit, se lever du canapé, conduire… C’est toute l’enveloppe corporelle qui change et que l’on doit se réapproprier. Il paraît que la plupart des femmes rayonnent pendant le deuxième trimestre. Le fameux « glow » de grossesse, la chevelure de sirène… Encore une fois, je ne me retrouve pas dans cette description ! Même si j’accepte les changements, je ne me sens toujours pas 100% épanouie (ni particulièrement attirante, d’ailleurs).
Le suivi médical et l’annonce du sexe du bébé
Si vous avez lu l’article sur mon premier trimestre, vous avez peut-être retenu que mon parcours médical a été un peu chaotique. Les premiers mois ont été stressants et remplis de doute et j’ai été sur mes gardes pendant un long moment. J’ai ressenti le besoin de me raccrocher à quelque chose de concret et notamment, j’étais très curieuse de savoir si j’attendais un petit garçon ou une petite fille. Je suis donc allée passer une échographie « de plaisir » entre deux rendez-vous officiels pour connaître la réponse. Mon intuition penchait clairement pour une fille, mais on ne peut jamais vraiment être sûre, n’est-ce pas ?
Au final, je ne m’étais pas trompée ! C’est bien une petite fille qui s’est nichée au creux de moi. Je crois que ça a été le moment le plus émouvant depuis le début de ma grossesse. Même si ma priorité était bien évidemment de pouvoir accueillir un enfant en bonne santé, quel que soit son sexe, je me projetais plus facilement avec une fille. Quel bonheur !
Il a fallu ensuite patienter un peu avant la deuxième échographie officielle : la T2 ou échographie morphologique. Celle-ci sert à repérer la plupart des anomalies (cardiaques, rénales, neurologiques…) mais également à estimer la croissance et le poids du bébé. Je n’étais pas trop stressée avant l’examen, mais j’ai bien évidemment été soulagée lorsque j’ai eu la confirmation que tout allait bien. C’est à partir de ce moment que j’ai choisi de l’annoncer « officiellement ».
Avec les semaines qui se sont enchaînées, j’ai commencé à sentir le bébé bouger. D’abord de manière très discrète, aux alentours de la 16 ème SA (semaine d’aménorrhée) puis de manière de plus en plus équivoque. Le futur papa a rapidement été capable de sentir ses petits coups. C’est chouette de commencer à partager ces moments avec lui. Forcément, ce n’est pas évident de se mettre à ma place, ni de comprendre les chamboulements qui me traversent depuis plusieurs mois. C’est également le tout début d’une relation père-fille qui se crée, et je fais de mon mieux pour ne pas le mettre à l’écart.
Les premiers préparatifs
Avant l’échographie du deuxième trimestre, je n’ai absolument rien acheté pour le bébé. Cela s’est débloqué tranquillement par la suite. Surtout, je me suis rendue compte de la montagne d’affaires qu’il fallait prévoir pour son arrivée. Clairement, c’est la jungle. Entre le marketing maternité qui te fait croire que tout est absolument indispensable, les milliers de marques présentes sur le marché, les avis des uns et des autres… Tout cela donne rapidement le tournis.
En tous cas, plusieurs choses étaient claires dans ma tête. Je ne souhaitais ni m’encombrer, ni acheter trop de choses neuves, ni me ruiner. Je trouve cela un peu absurde de payer très cher des affaires qui ne serviront que quelques mois (voire quelques semaines) alors que l’on peut trouver l’équivalent en excellent état sur le marché de l’occasion. Le bébé se moque complètement des modes ou des objets design, tant que l’on lui apporte de quoi satisfaire ses besoins primaires (manger, dormir, se sentir en sécurité).
Une autre donnée compliquait l’équation : nous n’avons pas de chambre supplémentaire. Le challenge était donc de créer un coin bébé dans notre grande chambre, sans se faire trop déborder.
En début d’année, nous avons acheté les équipements les plus gros. Une poussette trio de seconde (et même de troisième !) main ; un petit lit de type cododo comme neuf trouvé sur Facebook Market ; une commode d’occasion trouvée sur Le Bon Coin. En parallèle, nos proches nous ont donné et prêté pas mal d’affaires, comme un porte-bébé, une baignoire, un coussin, quelques vêtements… Et de mon côté, j’ai commencé quelques achats d’habits pour les premiers mois (sur Vinted mais également quelques achats neufs en ligne dont le prix était intéressant)
Il me reste beaucoup d’autres petites choses à prévoir, mais je m’y attèlerai tranquillement pendant le troisième trimestre.
Sport et bien-être
J’ai encore été un peu bavarde ! Mais je souhaitais consacrer un paragraphe au sport et à la santé mentale. Pendant le premier trimestre, j’ai progressivement diminué puis arrêté toute activité sportive, ne conservant que de la marche. Le deuxième trimestre n’a pas été beaucoup plus actif, malheureusement. J’ai continué à marcher (debout toute la journée au travail, ça entretient !) mais les diverses restrictions liées à la situation sanitaire n’ont vraiment pas aidé. Confinement, couvre-feu… Sans compter que mon deuxième trimestre s’est déroulé en plein hiver, dans une ambiance pluie/froid/vent des plus moroses.
Par contre, j’ai repris le yoga dès que j’ai commencé à me sentir un peu mieux ! Une seule session par semaine, le week-end, pour me donner le sentiment de réveiller enfin mon corps. Je n’ai pas pu faire beaucoup plus (la fatigue après le travail ne m’en donnait pas l’occasion) mais cela m’a fait du bien. J’ai utilisé l’application Down Dog, dans sa version « yoga prénatal ». Elle est très bien conçue et je la recommande chaudement aux futures mamans.
Ce petit lien que j’ai renoué avec la pratique sportive m’a fait prendre conscience de la place du sport dans ma vie. Il est indispensable à mon bien-être et m’aide beaucoup à rester optimiste et sereine. Ces derniers semaines ont été marquées par un moral vraiment chancelant. J’ai été plusieurs fois envahie d’émotions tristes et négatives, que j’ai eu du mal à accueillir et à gérer. Certes, le contexte particulier (pandémie mondiale, hiver pluvieux, hormones en folie) n’a rien arrangé. Mais je suis convaincue que le manque d’activité sportive a impacté mon moral, plus profondément que je ne l’aurais imaginé.
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Au final, ce deuxième trimestre a apporté son lot d’émotions. Découvrir le sexe de son futur enfant, passer des échographies rassurantes, le sentir bouger, accueillir les changements corporels et notamment ce ventre qui s’arrondit… Je regrette simplement de ne pas avoir pu plus partager ces moments avec mes proches. L’éloignement géographique et l’épidémie n’ont malheureusement pas fait bon ménage, mais je suis d’autant plus impatiente de leur présenter ma fille lorsque celle-ci sera là !
Elise
Je te souhaite tout plein de courage et de bonheur pour la suite. C’est super d’avoir un récit honnête, j’en lis de plus en plus. On se rend compte qu’on nous a quand même bien menti ^^’
J’espère que tout va se passer pour le mieux pour toi !
Rhapsody in Green
Merci beaucoup ! Dernière ligne droite maintenant 🙂 Et ça me paraît normal de parler de mon expérience sans filtres. Je n’ai jamais idéalisé la maternité et je pense qu’il est plus honnête de parler de toutes ses facettes. J’espère que tu vas bien !