Maintenant que la nouvelle année est entamée, j’aimerais reprendre mon journal sportif et vous parler de ces derniers mois. Habituellement, ce journal me sert à partager mes entraînements, mes réussites et mes moments de fierté. J’essaie, avec mes mots, de vous transmettre un peu de ma passion pour le sport et pour l’outdoor. Pourtant, après un très bel été ensoleillé, riche en défis et en dépassement de soi, je me suis pris une bonne claque à la rentrée. J’ai compris que je devais revoir un peu ma pratique sportive et apprendre à mieux m’écouter. Pour reprendre une célèbre citation, dans la vie soit on gagne… Soit on apprend !
Une préparation semi-marathon en dents de scie
Après mon dernier trail début septembre, je me suis concentrée sur la route. Avec, en ligne de mire, le semi-marathon de Reims fin octobre. J’adore la distance du semi-marathon. J’y prends toujours beaucoup de plaisir et j’avais pour objectif de battre mon record. J’avais progressé en vitesse tout le long de l’année et acquis une base d’endurance solide grâce au trail. C’est donc très motivée que j’ai entamé ma préparation avec le club.
Pourtant, les séances ne se sont pas toutes très bien passées. Les entraînements de vitesse sur piste m’ont donné du fil à retordre. Les sensations n’étaient pas très bonnes : aucune puissance, faiblesse générale, incapacité à terminer les séries. J’avais l’impression d’avoir des jambes en guimauve, incapables de pousser. Mes cuisses me faisaient mal et je ne pouvais tout simplement pas suivre l’entraînement comme prévu. J’ai mis cela sur le compte d’un mauvais choix stratégique, devant souvent enchaîner deux gros jours d’entraînement (dimanche + lundi), faute de pouvoir faire mieux.
En parallèle, les séances d’allure (2×4000, 2×5000, 3×3000…) ne me posaient pas de difficulté particulière. Je tenais sans trop de peine l’allure prévue pour le semi-marathon. Je n’avais plus de puissance, mais mon cardio tenait bien la route. Cela ne m’a donc pas inquiétée plus que cela.
Et puis, le coup de massue
Les semaines précédant le semi-marathon, ça a été la folie au boulot. J’ai eu du mal à respirer et j’ai enchaîné de longues journées et de grosses semaines de travail. La veille de la compétition, j’ai travaillé toute la journée. J’étais très fatiguée, et je me suis mis la pression pour bien dormir afin d’être en forme le lendemain. Bien sûr, c’est tout l’inverse qui s’est produit, et c’est avec moins de 3 heures de sommeil dans les pattes que je me suis présentée sur la ligne de départ.
Dès le premier kilomètre, j’ai senti que cela n’irait pas. Pourtant, l’allure était bonne, le cardio dans les clous. Mais j’ai compris que je n’étais pas capable de courir 21 kilomètres ce jour là. J’ai lutté contre les pensées négatives, contre la fatigue… Mais lorsque j’ai été brutalement incapable de respirer après 5 kilomètres, je n’ai entrevu qu’une seule option : abandonner.
C’est la mort dans l’âme, et terriblement honteuse, que j’ai quitté le peloton de coureurs pour me ranger sur le bas côté. Il n’y aucune honte à abandonner, bien au contraire. Seulement, sur le coup, j’en ai voulu à la terre entière. Épuisée physiquement et nerveusement, incapable de dormir la nuit… Je ne pouvais objectivement plus tenir le coup, et il fallait que je me refasse une santé.
Quand il faut prendre soin de soi
Cette mauvaise expérience m’a fait réfléchir, et j’ai envisagé différentes manières de remonter la pente. La plus évidente : le repos. Naïvement, j’ai cru qu’après une bonne nuit de sommeil, je serais prête à repartir. Têtue comme une mule, j’ai poursuivi l’entraînement comme si de rien n’était. Évidemment, cela n’a pas tenu. Mon rythme de travail effréné n’avait pas changé et mon corps était tout aussi fatigué. Après de nombreuses migraines, insomnies et une hospitalisation (autant ne pas faire les choses à moitié !), j’ai enfin accepté d’appuyer sur le bouton stop. Pour de vrai.
J’ai pris des vacances et j’ai supprimé toute activité sportive pendant 16 jours. J’ai retrouvé mes montagnes chéries, qui m’apportent toujours une telle dose d’oxygène et de sérénité. La douceur de quelques jours dans le Sud m’a également aidée à ralentir. Le sommeil est revenu, toujours fragile, mais néanmoins présent.
J’ai également décidé de donner un petit boost à mon alimentation en me complémentant en magnésium. J’en parlais dans le dernier article : cela m’a fait énormément de bien. Au delà de mes espérances ! J’y reviendrai en détails.
Une reprise timide
On pourrait croire que ces dernières mésaventures m’auraient détournée de la course à pied, mais pas du tout. Ma passion est toujours intacte et je suis plus prête que jamais à relever des défis. Je suis très têtue et battante, donc je n’ai qu’une hâte : remplacer les mauvaises expériences par de bons souvenirs et me faire de nouveau plaisir.
Les séances de reprise avec le club ont été… épiques ! Je ne pensais pas avoir fait un tel bond arrière. Ma vitesse s’était fait la malle et j’ai vraiment hésité entre le rire et les larmes lorsque j’ai vu mes nouveaux chronos (+ 9 secondes sur 200 mètres, ça fait très bizarre). En vrai, j’ai rigolé – je suis bonne perdante. Bien sûr, je savais que ce ne serait que temporaire et honnêtement, j’avais vraiment confiance pour la suite. La course est un sport ingrat, ce n’est pas nouveau !
A force de patience (et de magnésium), les sensations ont fini par revenir. J’ai très vite retrouvé mon niveau et je crois même que je suis un peu plus rapide qu’il y a quelques mois. Mais surtout, je n’ai plus ces douleurs au niveau des jambes et je peux enfin mettre un peu plus d’explosivité dans mes entraînements. Le magnésium, je disais… Je vous prépare un petit dossier sur les compléments du sportif !
Le mois de décembre a apaisé mes rapports avec le sport et m’a offert un nouveau souffle. J’ai même eu le plaisir de finir première de ma catégorie sur un tout petit cross de campagne. Aucun mérite, mais cela fait du bien.
L’automne en chiffres
L’automne n’est pas ma saison, cette année 2018 l’aura bien confirmé. Malgré tout, chaque expérience apporte son lot d’enseignements et je suis très reconnaissante de pouvoir courir, d’être en bonne santé et de progresser à mon rythme. A l’automne, j’ai :
- Couru 93 kilomètres en octobre, 51 en novembre et 152 en décembre
- Randonné sur 20 kilomètres
- Fait 2 séances de renforcement musculaire
- Repris le yoga à raison d’une fois par semaine en moyenne
Et c’est tout, ce qui est déjà pas si mal. Une nouvelle page peut se tourner !
Myrtilla
Eh ben, quel bilan fort en émotions ! Je suis curieuse de lire ton article sur les compléments du sportif ! 🙂 En tous cas c’est cool si cette pause t’as fait du bien, c’est que ton corps en avait vraiment besoin !
Rhapsody in Green
En effet, je suis passée par toutes les émotions ces derniers temps. Le corps est une machine formidable, mais il faut pouvoir l’écouter 🙂
Blandine
Bonjour, quel article intéressant ! Tant par la forme que le fond ! Je n’ai jamais vécu d’échec sportif car je n’ai jamais fait de compétition étant adulte, ni challenge… Mais je comprends ton ressenti !
Je marche et je cours un tout petit peu… J’apprends quoi…
Blandine
Rhapsody in Green
Coucou Blandine, je suis ravie que l’article t’ait plu. C’est super si tu cours un peu, il n’y a pas nécessairement besoin de challenge pour prendre du plaisir, et heureusement ! Je suis sûre que tu progressera à ton rythme !